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Compte-rendu de l'atelier virtuel du 31 janvier 2010

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Compte-rendu de l'atelier virtuel du 31 janvier 2010 Empty Compte-rendu de l'atelier virtuel du 31 janvier 2010

Message  Kalys Lun 1 Fév - 12:58

Et comme ce matin je suis fatiguée, j'ai la soudaine sensation qu'être en 2010, c'est être entré dans le territoire de la science-fiction...
Mais passons aux choses sérieuses. Very Happy

Étaient donc présents sur la chatbox : Gradlon, Maloriel, Dje et moi-même. Une fois n'est pas coutume, l'atelier a porté sur des textes déjà écrits, mais inachevés. Parce que l'inspiration nous avait fait défaut, ou parce que ce qui avait été écrit ne convenait pas, en termes de narration ou d'idées.
Trois textes, donc : Aphreska, une courte nouvelle de Gradlon, qui n'était pas convaincu par l'orientation que son texte prenait, et deux nouvelles rédigées par Maloriel et moi pour des appels à textes, jamais finies.

Afin de cerner les impasses et de rafraîchir, peut-être, l'inspiration des auteurs, nous avons décidé de proposer une suite possible à chacun de ces textes. Un exercice qui s'est révélé instructif à bien des égards, car nous avons pu constater que chacun interprétait à sa manière les éléments présents dans le texte de base. Par ailleurs, nous avons pu expérimenter les techniques narratives qui permettent de donner au texte une vigueur nouvelle : changement de point de vue, introduction d'un nouveau personnage, effet de projection dans l'avenir...

La place manque ici pour recopier les textes de base, néanmoins, dans un souci d'archivage et de conservation de nos efforts, j'aimerais tout de même vous faire part des résultats de cet atelier.
Je vais donc tenter de résumer le scénario et les enjeux de chaque texte.

Note : comme d'habitude, nous avons pris vingt minutes pour chaque texte.

Aphreska est une cité comme vous n'en avez jamais vue, et n'en verrez jamais. On y parvient au terme d'un long et éprouvant voyage, aux confins de l'esprit. Seuls les êtres les plus aguerris survivent aux pièges de Teras, le chemin des limbes. Ceux qui réussissent, à l'instar de Sirad Nasreddine Alchoukran, gagnent la possibilité de s'entretenir avec les êtres de l'Ether.
Sirad, en quête de pouvoir, se confronte une nouvelle fois au djinn Narshisharta. C'est un pacte, un échange. En offrant au djinn toutes ses émotions, Sirad se décharge de sa faiblesse. Il emmagasine une force inhumaine. Tandis que l'un se nourrit, l'autre acquiert du pouvoir.
De retour dans sa cellule, Sirad rencontre Arsheem, l'ancien conseiller des arcanes, qui le met en garde contre la duplicité des êtres de l'Ether, et contre le grand danger qu'on encoure à chercher leurs dons. Sirad ne cache pas son mépris envers le vieux sorcier. Mais il enfouit sa colère. Tout sentiment est une entrave dans la quête du pouvoir.


Suite proposée par Maloriel:

Je ne sais pas si je retournerai un jour à Aphreska. Ou plutôt si, je le sais, il le faudra, car j'en aurai besoin, désespérément. C'est peut-être pour cette raison que Nashisharta se rit de moi. Il sait que je dépends de lui. Et il rira de me voir me débattre avec l'Autre. Je l'ai rencontré aujourd'hui même, dans le monde tellurique. Tout de suite, son esprit m'a frappé, attiré comme s'il voulait me digérer, aussi puissant que l'attraction de la mer de Téras. Les yeux de l'inconnu se sont attardés sur mon visage, tranquilles et rieurs comme celui du djinn. Il m'a souri avec une sorte de connivence, comme s'il avait senti la marque du Prince en moi. Lui aussi avait le pouvoir. Figure stoïque et sereine, il traversait la rue à pas élégants et rapides, sans paraître pressé pour autant. L'instant où il me croisa s'étira dans le temps, et un moment je crus être de retour dans l'éther, tentant désespérément de conserver l'intégrité de mon esprit. L'inconnu me parut presque aussi puissant que Nashisharta lui-même.
Je me sentis stupidement jaloux de sa supériorité : cette jalousie même m'abaissait encore. Et à présent, j'avais peur de retourner à Aphreska. Car peut-être cet homme n'était-il pas tout à fait humain. Peut-être était-il lui-même un djinn, visitant le monde tellurique comme nous arpentions sa cité ? Si je le croisais là-bas, là où notre énergie spirituelle devient mortelle ; je ne lui résisterai pas. Nashisharta aimait jouer avec moi, il se pouvait qu'il soit curieux à mon égard. Mais qu'en était-il de lui ? Son regard glissait imperceptiblement sur moi, à la manière d'une vague qui se retire. Et pourtant, je ressentais sa légèreté avec douleur et angoisse. Il n'y avait rien d'hostile en lui que je puisse percevoir, mais ça devait être là, quelque part, car nul n'est aussi puissant sans avoir une quelconque volonté de nuire...

Suite proposée par Kalys:

Ce que le Djinn m'a donné, ne peut se reprendre. Narshisharta m'a offert la liberté. Son prix? Hmf! Pourquoi croyez-vous que tout se monnaye? Avec tout le respect que je lui dois, Narshisharta n'est qu'un nettoyeur. Je viens à lui pour qu'il me débarrasse de mes impuretés, comme les femmes vont se cacher dans leurs cabines parfumées pour qu'une servante applique de la cire sur leur cuisses rebondies. Je suis allé dans l'Ether et j'ai survécu. A chaque fois. Arsheem Fareick peut bien me mettre en garde. Il est devenu faible. Il ne sait pas quoi faire du pouvoir qui lui a été offert.
Je suis sorti du bâtiment. Tout ce pouvoir n'a aucun sens en soi. Il doit être utilisé. Il doit être utile. Un instant, j'ai pensé à Alterine, avec un détachement dont je n'étais plus coutumier. Qu'était-elle, si ce n'est une femme? J'en avais connu des centaines, j'en rencontrerais d'autres centaines, et je les séduirais sans mal. Car j'en avais le pouvoir. Je pouvais faire tout ce que je souhaitais. Souhaitais?
Un doute lézarda ma conscience. Les Djinns nous offrent ce que nous souhaitons. Trois vœux, dit la coutume. Combien de fois avais-je recherché la présence de Narshisharta? Plus de fois qu'un homme ne peut les compter, sans aucun doute. Je balayais mon idée d'un revers de main. Dehors, les rayons de soleil aplatissaient toute perspective, et le monde s'offrait à moi, comme une peinture, que je pouvais badigeonner à ma guise. Je commençais à marcher dans la ville. A apprécier ses contours. Chaque angle frappait mon regard comme jamais. Chaque ligne s'adressait à moi, me dévoilait un pan de l'essence même des choses. Je comprenais tout.
Tout? Au bout de la gigantesque avenue, Narshisharta me regardait. Il était immense, je ne voyais que son buste, du moins, l'apparence qu'il avait bien voulu lui donner. Il souriait. Il riait. Il était accoudé sur les pavés et dominait les maisons. Il barrait l'horizon.
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Message  Kalys Lun 1 Fév - 13:17

Le texte de Maloriel était nettement plus long. Les enjeux différaient, dans le sens où elle était confrontée à une absence totale d'idées concernant la façon de continuer l'histoire. Plus précisément, elle pensait que les conséquences de son scénario lui échappaient, et elle ne parvenait pas à les envisager.

L'histoire se déroule en 2020. Des scientifiques ont fait une découverte extraordinaire: grâce à leurs recherches, on peut désormais enregistrer les rêves. Très vite, un énorme marché se crée. Les rêves se monnaient. On peut graver ses propres rêves, ou acheter ceux des autres. Mais la situation dérape imperceptiblement. Il semble se passer quelque chose, même si personne ne veut en parler. Le gouvernement finit par interdire la diffusion des dreamdvd, décision qui sonne comme un coup de tonnerre. La déclaration officielle, qui suit de peu l'interdiction, apprend au monde ébahi que le rêve semble donner accès à un autre monde, tout aussi réel. Et que ses habitants apprécient peu d'être observés et diffusés de la sorte. Des gens meurent dans leur sommeil, d'autres racontent leur rencontre avec des créatures hostiles qui toutes, répètent le même avertissement: "Arrêtez tout." Le gouvernement, prompt à juger sans comprendre, déclare la guerre au peuple des Rêvés.
Mais ce n'est pas tant chez les Rêvés qu'apparaissent les premières velléités de résistance, que des Rêveurs. Olivia et Fred, comme tant d'autres, sont devenus accro à ces moments d'intimité absolue, où ils visionnent ensemble les rêves de l'autre. Cette réalité a fini par leur sembler plus belle et plus vraie que celle, bien morne, dans laquelle ils vivent. Dépassés par la fermeté de leurs dirigeants, ils décident de passer outre les recommandations officielles. Comme tant d'autres, ils consomment en masse des somnifères, afin d'explorer et de mieux comprendre le monde du Rêve. A tel point qu'ils finissent par envisager de s'y installer... Quel qu'en soit le prix.

Au moment où le texte s'arrête, Fred et Olivia regardent l'enregistrement de leur récente nuit. Ils commencent par le rêve d'Olivia, qui essaie depuis un moment déjà de prendre contact avec les Rêvés, pour leur faire savoir qu'elle vient en paix, et qu'elle veut les aider.
Dans son rêve, Olivia rencontre une bien étrange troupe, qui la regarde avec perplexité. Une femme lui tend une fiole, dont elle vide le contenu avec appétit. Alors le rêve se brouille et se métamorphose...


Suite proposée par Dje (en forme de texte et d'idées):

Le professeur Collins était interné depuis plus de trois mois au centre Notre-Dame. La plupart du personnel soignant l'ignorait, mais ce génie de l'esprit était l'une des principaux personnages de la découverte des mécanismes ayant permis de mettre à jour la visualisation de rêves. Une fois l'onéirographie au point, s'arranger pour enregistrer le tout fut un jeu d'enfant ! Cependant les impératifs de rentabilisation ont tôt fait de repointer le bout de leur nez, et les différents partenaires financiers [+ dérives marketing + le fait qu'ils aient découvert que les rêves n'étaient pas uniquement personnels + déprime et risque de folie après la démesure de ce qu'ils avaient découvert et le complot dont il pensait percevoir les traces ! d'autant que certains autour de lui semblait manifester les symptômes propres à ceux ne pouvant plus rêver]
...
Olivia était tout aussi perplexe que Fred : le dvd ne contenait qu'une neige d'écran pendant les 3 heures de rêves qui avaient constituées le reste de sa nuit. Ils avaient regardé ces trois heures en avance rapide, mais rien ne semblait percer. Alors, avant de jeter un coup d'œil au dvd de Fred, ils regardèrent à nouveau la séquence où apparaissait le groupe des Rêvés. Tout restait aussi irréel qu'aucun premier visionnage. Olivia se vit boire la fiole et tout se brouilla, changea de forme. Puis vint la neige. Fred, arrêta la lecture, intrigué. Il avait l'impression de passer à coté de quelque chose, mais n'arrivait pas à en saisir l'essence. Il rembobina à nouveau, juste avant que tout ne se transforme, réactiva la lecture, et comprit. C'était au seuil de l'audible, mais il pouvait entendre à ce moment très précis : "souviens-toi".

Suite proposée par Gradlon:

« Nous avons averti. » clama le tigre énorme dont le pelage arborait la forme étrange d'une harpe. « Plus d'enregistrement. » claqueta le crabe géant vêtu du chapeau du magicien. « Nous ne le permettons pas ! » finit le dragon, autrefois médecin. Les contours du rêve commencèrent à s'estomper, dévoilant un horizon incolore ; Olivia se recroquevilla pour retarder le moment où elle aussi disparaîtra de son propre rêve. « Attendez ! finit-elle par crier. Je ne cherchais qu'à vous rencontrer. Je veux vous parler. Je ne veux plus faire partie de mon monde. Je veux être rêvée ! Tonna-t-elle, terminant de se convaincre elle-même. — Il est bien là, le problème. Tout ce que vous ne possédez pas, tout ce que vous ne connaissez pas, doit forcément vous appartenir, un moment où un autre. » Le tigre paraissait sûr de lui et ses propos montrait tout le mépris qu'il entretenait pour ceux qui volaient son univers.
« Ce n'est pas cela, implora Olivia. Nous souhaitons vous rejoindre, mon mari et moi. Certains veulent vous faire la guerre, nous sommes ici pour vous aider à les en empêcher ! — Nous faire la guerre ? Nous façonnons les rêves ; comment pourrait-on nous vaincre ? Les Hommes pensent contrôler leurs songes, mais peu importe le nombre d'armes qu'ils imaginent amener ici, ils ne peuvent rien nous faire ! Vous ne comprenez pas ce que nous représentons pour vous, la signification de notre existence. Vous voulez nous contrôler, faire de nous vos esclaves ; mais nous touchons au plus profond de votre inconscience, nous caressons vos peurs, vos envies, vos amours. Nous soufflons l'espoir dans vos cœurs, nous vous donnons une raison de vivre ! Cela fonctionne justement parce que vous ne le savez pas consciemment !
— Je… je vous jure que tout ce que nous souhaitons est de vous rejoindre, balbutia Olivia, décontenancée par la féroce de caractère du géant félin. Je comprends tous cela… — Tu ne comprends pas ! gronda le dragon. Il n'y a pas de moyen de devenir l'un des nôtres. Nous n'existons que dans votre inconscient. Nous maintenons la cohérence du monde onirique, mais nous n'existons pas de la même manière que vous vous le représentez.

Suite proposée par Kalys:

Olivia tenait toujours la fiole mais désormais c'étaient des chirurgiens qui l'observaient. Elle s'aperçut que les arbres formaient des barreaux, et que les hommes aux masques verts se penchaient sur elle comme s'ils avaient mesuré deux mètres de haut. Ils la regardèrent déglutir, et elle se sentit comme un animal inconnu ramené au zoo. Puis le premier chirurgien se tourna vers ses collègues et dit : « Some of them want to abuse you, some of them want to be abused ». Il avait l'air de se demander à quelle catégorie Olivia appartenait. Soudain dégoûtée, elle jeta la fiole au loin. « Etes-vous des Rêvés? » demanda-t-elle encore. Tout le monde la regarda, entre perplexité et désapprobation, comme si elle avait parlé dans une langue étrangère et grossière. Finalement, l'un d'eux s'approcha d'elle, et retira son masque. Olivia vit qu'il n'avait pas de bouche, ce qui ne l'empêcha pas d'articuler, comme s'il soufflait les syllabes par ses narines: « Oui, nous sommes des Rêvés. Enfin, ce que vous semblez appeler de cette façon. J'ai lu que vous souhaitiez nous rejoindre. C'est stupide. » Il éjecta ses derniers mots dans un soupir méprisant. « Mais... Je suis avec vous! », dit Olivia, avec l'impression que la panique faisait résonner ses paroles dans un immense espace vide. « Vous êtes vivante, dit encore le chirurgien, en détachant chacune de ses syllabes comme s'il s'adressait à une idiote. Nous sommes... Le rêve. Comment comptez-vous nous rejoindre? - Mais... En dormant... » La foule de chirurgiens s'agita de remous tandis qu'ils riaient, d'un sale rire. « Pourquoi riez-vous? » demanda Olivia, à présent en colère. Elle avait peur, en même temps.
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Message  Kalys Lun 1 Fév - 13:28

Mon texte me posait problème car j'étais partie d'une image, ou plutôt de deux images, que j'avais en tête. Impossible de faire le lien et de dégager les enjeux possibles de leur confrontation.

L'appel à textes portait sur le silence. J'avais commencé à rédiger une double histoire: d'un côté, il y a Julie, une petite fille qui s'enfonce dans le silence, face aux disputes incessantes de ses parents. C'est une petite fille calme, et douce, qui passe son temps dans les livres. L'histoire débute en classe, alors que la maîtresse lance le jeu du "roi du silence".
De l'autre côté, il y a un grand palais parfaitement silencieux, et un roi et une reine entourés de courtisans silencieux. Un monde qui s'étiole faute d'être dit, ou peut-être au contraire parce que le dire détruirait sa substance. Le roi et la reine sont tristes, et sur les murs, de grandes fresques démontrent la violence des émotions non-dites.

Au moment où l'histoire s'arrête, j'ai enchâssé deux fois deux paragraphes, concernant chacun une facette de l'histoire. Julie prend son petit déjeuner avec sa mère. Au palais, le couple royal s'endort après une étreinte désespérée.


Suite proposée par Dje:

Julie sortie pour retourner à la bibliothèque. Celle-ci était ouverte pendant trois heures ce matin, autant d'heures loin de la maison. Elle ne voulait pas faire de peine à sa maman, cependant toutes ces disputes incessantes la souciaient et l'empêchaient de s'endormir tôt le soir avant que le sommeil ne la happe finalement, pour trop peu d'heures cependant. Elle préférait s'évader de la maison aussi souvent que possible. Julie aimait ses parents, mais ne pouvait s'empêcher de penser à toutes ces disputes quand elle les voyait. Et cela lui donnait des traits préoccupés à son visage, qui ne manquaient pas d'inquiéter ses parents.

Au matin de ce nouveau jour radieux, le roi et la reine prennent le temps de visiter chaque salle de leur château. Tout est silencieux, et une majesté immobile emplit l'air pur que seul vient troubler une brise légère, elle aussi presque immobile. Mais cette pression imperceptible qui s'exerce sur la peau, ravi les sens de la reine, lui rappelant les longues étreintes de la nuit passée. Ils aimeraient avoir un enfant, avec qui partager leur amour, avec qui profiter de la vie. Et tous trois seraient heureux, pour toujours.

Midi est arrivé avant que Julie n'aie eu l'occasion de s'en rendre compte. La bibliothécaire connaissant les habitudes de l'écolière, se contente de la retrouver dans son recoin préféré, et murmure chaleureusement son prénom. Quand elles sortent toutes les deux, elles échanges sur les livres que Julie a découvert ce matin-là. Voyant l'enthousiasme de la petite pour un livre en particulier, Christiane, la bibliothécaire, lui annonce que cette histoire courte qu'elle a lue dans ce magazine pour enfant est en fait tirée d'un long conte qui ne se trouve pas sur les étagères de la bibliothèque. Elle propose à Julie de demander à ses parents leur permission pour passer chez elle, afin de lui emprunter ce conte délicieux.

Suite proposée par Gradlon:

Martha ne comprenait plus sa fille ; elle supportait de moins en mois ses regards qui semblaient les accuser, elle et son mari. Mais les accuser de quoi ? Qu’avaient-ils bien pu faire – ou ne pas faire – pour que Julie leur en veuille au point de s’enfermer dans ce mutisme qu’il était désormais impossible de briser ? À quoi Julie pensait-elle ? Depuis deux ans qu’elle avait progressivement perdu l’envie de parler, aucune piste ne n’avait aidé Martha pour comprendre ce qui touchait à ce point sa fille. Elle ne dormait plus de la nuit ; elle en pleurait de ne pas connaître les raisons de ce silence.
Julie vivait seule. Elle n’avait pas d’amis, ni à l’école, ni dans la rue. Elle lisait, le plus clair de son temps libre. Elle s’était fabriquée une bulle, comme d’autres enfants construisaient une cabane dans les arbres, qu’elle ne quittait plus et en interdisait l’accès au monde extérieur. Dans sa cabane, la vie qu’elle menait était-il plus heureux ? Était-elle mieux protégée ? Bon Dieu ! Qu’avait-elle fait, elle, sa mère, pour lui valoir cette indifférence ?

La reine s’éveilla, fleur matinale captant les premiers rayons de soleil, se délectant de la caresse du vent et de la rosée sur sa peau luisante, rappelant l’ultime valse de la veille. Se levant avec lenteur, elle vint humer l’air de cette nouvelle journée sur le balcon de sa chambre, imaginant son royal époux la rejoindre. Le ciel emplissait la totalité de sa vue, avalant maisons, jardins et rues ; même le marbre du palais sous elle se confondait avec l’azur de l’atmosphère. Elle se retourna et constata que sa couche était vide ; alors elle prit son visage dans ses mains et sanglota, sans un bruit.

Suite proposée par Maloriel:

Elle avait emporté son livre avec elle, comme elle faisait tout le temps depuis qu'elle l'avait reçu pour son anniversaire. Martha savait qu'il était un peu trop difficile pour elle, mais elle-même l'avait lu, au même âge. Et Julie était une petite fille très curieuse et très précoce. Apparemment, elle aimait le livre autant qu'elle-même, à son âge. Mais Martha n'était pas certaine que le lui avoir offert était une si bonne idée. La petite fille paraissait encore plus renfermée et secrète qu'avant. Bien sûr, c'était à cause des disputes incessantes... Mais le livre était étrange, troublant. Il racontait une histoire de silence. Et le silence, n'était-ce pas ce qui les paralysait tous ? Elle aurait tant voulu savoir à quoi pensait sa fille.


Quand elle était petite, le roi et la reine du silence avaient hanté son imagination. Ce qui n'était qu'un simple jeu était devenu pour elle un rituel, qu'elle observait partout, et aussi à la maison, où ses parents étaient rois et reines du tapage. Martha se rendait compte qu'elle était en train de reproduire la situation sur sa fille. Même si le livre avait été un refuge, et une source intarissable de nouveaux mots aux consonances bigarrées, il avait aussi contribué à renforcer son mutisme. Car dans le royaume décrit par le livre, si le roi et la reine parlaient, le monde s'effritait, s'effaçait. Elle avait eu peur d'essayer, en vrai. Julie croyait-elle aussi à cette histoire ? Et dans ce cas, que cela signifierait-il si elle... Si elle rompait le silence ?
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Message  Gradlon Lun 1 Fév - 13:39

Beau boulot ! Merci Smile

J'aime beaucoup les résumés de chacun de nos textes, ça les met en valeur je trouve. Tu devrais écrire des quatrièmes de couverture, si, si bounce
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Message  Kalys Lun 1 Fév - 14:11

Je suis contente que ça t'ait plu, parce que j'ai vraiment galéré pour les faire, ces résumés Smile En plus, j'avais peur de trahir vos textes...
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Message  Maloriel Lun 1 Fév - 14:19

Oui, c'est très bien fait, merci !
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Message  Gradlon Lun 1 Fév - 14:22

Ben, pour le mien en tout cas, t'as rien trahi du tout… au contraire, c'est très bien résumé ! Smile
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Message  Kalys Lun 1 Fév - 14:40

Merci Embarassed Smile
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Message  dje Lun 1 Fév - 16:12

bon finalement le cours de cet aprèm ... Neutral
j'ai pris vraiment beaucoup de plaisir à faire cet atelier ! une très bonne expérience (je n'en doutais pas Laughing ), mais forcément très bonne ambiance !
j'espère que vos reflexions par rapport à chaque texte ont été bien nourries (notemment de trahisons, et de détournements de textes !!! Twisted Evil ... ahhh, une petite fille qui risque d'être mangée Rolling Eyes )

vous avez terminé vers quelle heure ?
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Message  dje Lun 1 Fév - 16:30

Kalys a écrit:Je suis contente que ça t'ait plu, parce que j'ai vraiment galéré pour les faire, ces résumés Smile En plus, j'avais peur de trahir vos textes...

tu as trouvé ton job étudiant : couvreuse ! (/ couverteuse / quat'de'couv'r'euse : katde-couvreuse Laughing ) ... bientot le monde du livre et du cinéma sera à tes pieds !!! j'imagine même qu'il y a moyen que ça ne devienne un genre à part entière !! il y aura des recueils de quatrième de couverture study ... reste à savoir quelle sera la quatrième de couverture de ce recueil ? ça me semble difficile à katde-couvrir ! scratch
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