Compte-rendu des ateliers - mardi 15/12/2009

Ça serait sympa d'avoir les compte-rendus des ateliers comme vous le faisiez avant, avec, si possible, les textes écrits etc., tant pour les ateliers virtuels que les pas virtuels. Je suis sûr que même ceux qui ne participent pas (comme moi aux vrais ateliers) sont intéressés par ce est réalisé pendant ces ateliers.

Du coup, je m'y mets pour l'atelier virtuel du 15/12/2009.

Étaient présents sur le chat du forum Maloriel, Kalys et moi-même Gradlon, avec un petit coucou de Erk, qui malheureusement a du nous laisser pour aller manger des pâtes. (Les filles, si vous ne voulez pas voir vos textes sur le forum, éditez mes messages).

Premier exercice proposé par Kalys, s'inspirer d'une image et de dix mots choisis dans une liste de 20 pour écrire un petit texte en 20 minutes.

Liste des 20 mots :

1. Ecailles
2. Phenix
3. Royaume
4. Peintre
5. Evangile
6. Crepuscule
7. Bruyère
8. Echaffaud
9. Ombilic
10. Neige
11. Detour
12. Age
13. Anatomie
14. Plaisir
15. Amoureuse
16. Musique
17. Sortilege
18. Douleur
19. Suture
20. Budget

Mon image : Serge Donadieu, Ivresse des Fonds Marins


Mon texte :

Sous les fondations de la plus haute tour du château, celle qui abritait à chaque étage la chambre de chacun des huit sorciers gardiens des Sortilèges Précieux, se tenait le Buffet des Dormeurs. Pièce sans âge, tombeau et lieu de réjouissance à la fois, elle était la clé de voûte, le soubassement de tout l'édifice, et plus encore, celui du Royaume entier. Car les Sortilèges Précieux naissaient dans cette pièce, et ces locataires qui la tenaient en ordre, n'existaient que grâce à cette magie tellurique ancienne. Tous les mois, au crépuscule de la Lune, les sorciers descendaient rendre hommage aux anciens rois, en compagnie du dernier souverain de la lignée, de celui qui serait le prochain à rejoindre les catacombes pour un repos attentif éternel, afin de laisser victuailles et vins sur les tables ancestrales du Buffet. Un soir par mois, les rois fantômes éclairaient la pièce de leur âme brillante comme les ailes de flammes des phénix. Des accords de musique étaient alors joués, pour quelques instants fugaces de plaisir dans la surveillance séculaire des âmes royales. Pour les sorciers et le roi encore en vie, la douleur de voir les esprits des êtres aimés disparus se mêlait à la joie de pouvoir les sentir à nouveau ; apercevoir leur corps fantomatique du coin de l'œil, leur parler sans détours de leurs cauchemars ou de leurs joies. Ils étaient l'ombilic du Royaume ; ils en étaient la force et la mémoire.

L'image de Kalys :

(Je ne sais pas qui est l'illustrateur)


Son texte :

La ballerine, suspendue, nargue le vide, accrochée à son ombrelle. Elle danse. Ou peut-être qu'elle tombe. Elle tangue, gracile, sur un fil, un cordon qui suture ciel et terre. C'est l'ombilic des limbes, le ver primordial, par le corps duquel courent les mots et la lumière. Et elle, l'amoureuse, elle flotte au-dessus du vide, funambule, légère, bulle instable que le vent menace toujours. C'est un défi, un sortilège improbable lancé dans l'immensité. Et le fil bruit au creux du ciel. A ses côtés se trouve un oiseau à l'anatomie douteuse, une chose née de rêves qu'on dit puérils, une de ces créatures qu'on ne croise qu'en faisant des détours. En bas, il y a la lande, couverte de bruyère. C'est l'herbe des morts, dit-on, et au royaume des défunts, les vivants font figure de prophètes. La fille oscille dans un équilibre improbable. Les tours de la ville, derrière elle, s'effacent dans la brume. Leurs contours délayés sont encore trop raides, mais ils se perdent, se délayent dans le brouillard.
Rigides comme la parole des évangiles, leurs discours n'atteignent pas la danseuse du vide. Et les écailles qui scellaient ses yeux, se détachent et chutent interminablement, comme des plumes tachées de plomb.

L'image de Maloriel :

Clément-Auguste Andrieux, La Bataille de Waterloo


Et son texte :
Je n'ai pas encore l'âge de mourir. On ne devrait pas mourir à dix-huit ans. Surtout pas comme ça, une baillonnette enfoncée dans le flanc, avec son possesseur étendu à l'autre bout, du sang plein la bouche. Autour de moi le crépuscule, descendant sur la bataille en volutes grises et roses qui se mêlent aux colonnes de fumée, alors que les rayons affaiblis transpercent de traits d'argent ces brumes qui tourbillonnent. Entre les panaches épais, une scène confuse et dramatique se joue, mais maintenant ce ne sont plus que des figurants, jouant leur dernière comédie alors que moi, personnage principal de la pièce, j'agonise en pleurant.
La guerre est une manière étonnante de découvrir l'anatomie humaine. Je ne ressens plus la douleur et je regarde d'un oeil presque curieux les horribles blessures des autres cadavres, de ces autres jeunes qui ne se relèveront pas. Nous allons perdre, mais mon général, lui, renaîtra sur les cendres de Waterloo. On écrira ses évangiles dans les siècles à venir. Lui, le phénix qui sut soumettre l'Europe, faisant marcher les peuples au rythme de sa musique. C'est ma prière, mon réconfort, et j'essaie d'y croire de toutes mes forces. Car depuis le moment où la bataille a commencé, j'ai cessé de croire au royaume des cieux.
Il n'existe que nous, avec nos forces d'hommes. Ces mêmes forces qui animent ces corps, ces ombres, ces trait grossiers qui se confondent les uns dans les autres tandis qu'ils s'entrelacent. Certains surnagent, à cheval, mais la mêlée a tôt fait des les engloutir à la manière d'une mer pleine de bras ensanglantés.
Je souris en entrevoyant, derrière la bataille, la silhouette floue d'un moulin et de quelques fermes. Ils flottent en pleine barbarie, à la manière d'un sortilège, une illusion me remémorant les souvenirs de mon enfance. Ma vie a tourné court, au détour d'une rencontre avec un petit homme plein d'ambition, aussi exceptionnel que banal, qui m'a convaincu de mourir dans le sang et la poussière, dans une scène grandiose qui fera surement, un jour, un beau tableau.

Un grand merci, Gradlon! Nous avons toujours voulu que les comptes-rendus des ateliers soient publiés, mais en ce qui concerne les IRL, j'en avais marre de recopier les textes de tout le monde, car ça peut être très, très long. Et comme nos gentils membre promettent toujours monts et merveilles pour ensuite s'éclipser discrètement, aucun d'eux n'a finalement recopié ses textes
Sauf Dje! Qui m'a envoyé certains des siens récemment, et dont il faudrait que je m'occupe!

Merci en tout cas!

Merci pour ce compte-rendu ! En effet, c'est toujours sympa d'avoir une trace de ce qu'on a fait

Exercice suivant (proposé par Maloriel) : Détourner une série de citations piochées sur différents sites Internet.
Exercice qui nous a bien fait rire d'ailleurs.

Les citations originales :

"Trop ou trop peu de vin interdit la vérité." Blaise Pascal, Philosophe et mathématicien français.
"Quand une phrase ténébreuse, alambiquée vous donne le vertige, souvenez vous que ce qui donne le vertige c'est le vide." Sacha Guitry
"Les traductions sont comme les femmes. Lorsqu'elles sont belles, elles ne sont pas fidèles, et lorsqu'elles sont fidèles elles ne sont pas belles." T. Ben Jelloun
"On dit que les Américains mangent toute la journée. C'est faux. Mais ce qu'ils mangent est tellement mauvais qu'ils doivent s'y reprendre à plusieurs fois. " Jean Rigaux
"Qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse." Alfred de Musset.
"Boire sans soif et faire l'amour en tout temps, madame, il n'y a que ça qui nous distingue des autres bêtes." Beaumarchais, Le Mariage de Figaro.
"L'esprit est le contraire de l'argent, moins on en a, plus on est satisfait." Voltaire.
"Un Anglais fait les choses parce qu'elles ont déjà été faites, un Américain parce qu'elles n'ont pas été faites."  Mark Twain
"Acheter est bien plus américain que penser. " Andy Warhol
"On déclame contre les passions sans songer que c'est à leur flambeau que la philosophie allume le sien." Marquis de Sade
" Philosophie : on doit toujours en ricaner." Gustave Flaubert, Le dictionnaire des idées reçues
"Seul le silence est grand; tout le reste est faiblesse" Alfred de Vigny, Les Destinées.
"L'eau ne reste pas sur les montagnes ni la vengeance sur un grand cœur." Sagesse chinoise
"Dieu a tout créé. Dieu a créé le racisme. Mais Dieu a aussi créé l'antiracisme. Avec tout le respect que je lui dois, Dieu est un sacré fouteur de merde. " Philippe Geluck, Le chat à Malibu
"La grippe, ça dure huit jours si on la soigne et une semaine si on ne fait rien." Raymond devos
"Les trous noirs sont si troublants, pas de racisme dans l'espace. " Jean-Louis Aubert, la chanson La question
"La politesse est une monnaie qui n'enrichit non point celui qui la reçoit, mais celui qui donne." Sagesse Persane
On ne peut s'empêcher de vieillir, mais on peut s'empêcher de devenir vieux. matisse
"Le remords est le meilleur stimulant pour la paresse." Tristan Bernard
"Le mouton paresseux trouve sa laine trop lourde." Proverbe anglais
"Exige beaucoup de toi-même et attends peu des autres. Ainsi beaucoup d'ennuis te seront épargnés." Confucius
"La crétinerie est une qualité essentielle au tennis. " Yannick Noah , L'Express - 22 Mai 1987
"Je suis athée, Dieu merci !" Stendhal.
"La foi soulève des montagnes, oui : des montagnes d'absurdité." Gide.
"Qui se connaît, connaît aussi les autres, car chaque homme porte la forme entière de l'humaine condition" Montaigne
"Dieu est le seul être qui pour régner n'ait même pas besoin d'exister." Baudelaire.
"Le goût est le sourire de l'âme ; il y a des âmes qui ont un vilain rictus, c'est ce qui fait le mauvais goût" Léo Ferré
"Lorsque vous avez éliminé l'impossible, ce qui reste, si improbable soit-il, est nécessairement la vérité." Sir Arthur Conan Doyle.
"Donner, recevoir, partager : ces vertus fondamentales du sportif sont de toutes les modes, de toutes les époques. Elles sont le sport. " Aimé Jacquet
"Pour être heureux jusqu'à un certain point, il faut que nous ayons souffert jusqu'au même point" Edgar Allan Poe
"Il est idiot de monter une côte à bicyclette quand il suffit de se retourner pour la descendre." Pierre Dac
"Si tu ne tue pas les irlandais, eux ne te manquerons pas..." Jean-François Imbernon, Suite à la victoire de Munster face au Stade toulousain
"Évitez soigneusement de faire du sport : il y a des gens qui sont payés pour ça. " Stephen Leacock
"Suicidez-vous jeune, vous profiterez de la mort" Desproges
"L'homme a reçu de la nature une clef avec laquelle il remonte la femme toutes les vingt-quatre heures." Victor Hugo.
"Celui qui ne voit rien d'étrange n'a jamais regardé un homard en face." Auguste Villiers de l'Isle-Adam
"Qu'est-ce que la beauté ? Une convention, une monnaie, qui n'a cours qu'en temps et lieu" Henrik Ibsen
"Là où il y a du poil, il y a de la joie." Proverbe français

Les nôtres (il y en a des vraiment pas mal, la preuve je rigole en les lisant ) :

Kalys : Trop ou peu de travail interdit la sérénité. Kalys, chômeuse et lucide
Maloriel : Boire du bon vin et faire l'amour pour avoir des enfants, madame, il n'y a que ça qui nous distingue des musulmans. Nadine Morano.
Maloriel : Consommer est bien plus français que voter. Le pdg de tf1
Maloriel : Un universitaire fait les choses parce qu'elles ont déjà été faites, un étudiant parce que les universitaires n'ont pas encore eu le courage de les faire. Syndicat des étudiants en colère.
Gradlon : On dit que les Bretons boivent toute la journée. C'est faux. Mais ce qu'ils boivent est tellement bon qu'ils aiment s'y reprendre à plusieurs fois
Kalys : La vie, ça dure très longtemps si on l'aide, et tout aussi longtemps si on ne fait rien. Un gothique.
Kalys : On ne peut s'empêcher d'être ivre, mais on peut s'empêcher d'être ivrogne
Kalys : Les trous normands sont si troublants, pas de racisme en bretagne.
Gradlon : "les sans-papiers sont si troublants, pas de racisme dans les charters" Eric Besson
Maloriel : seul Allah est grand, tout le reste c'est bon pour la messe
Kalys : On déclame contre les arabes, sans songer que c'est à leur flambeau que l'occident allume le sien. (une énervée - moi)
Maloriel : Qu'importe la façon, pourvu qu'on ait la caresse. .Anonyme
Kalys : Dieu a tout créé. Dieu a crée les Noirs. Mais Dieu a aussi créé les Blancs. Avec tout le respect que je lui dois, Dieu est un sacré fouteur de merde. Un membre du Ku Klux Klan, un peu perdu
Maloriel : Le vin ne reste pas dans les bouteilles ni la monnaie dans un grand portefeuille. Proverbe rennais.
Kalys : La démocratie est un système qui n'enrichit point celui qui la fait vivre, mais celui qui la dirige. M-G Buffet.
Kalys : Le rennais paresseux ne trouve jamais sa bouteille trop lourde. Proverbe breton
Kalys : Le travail est le meilleur stimulant pour la paresse
Gradlon : la paresse est le meilleur stimulant pour regarder des séries jusqu'à point d'heure
Kalys : Sexe: on doit toujours en profiter. Ovidie, Le dictionnaire de la fille épanouie.
Maloriel : on déclame contre les poissons sont songer que c'est à leur survie que l'humain doit la sienne. un écolo en colère
Kalys : Un adulte fait les choses parce qu'elles ont déjà été faites, un enfant parce qu'elles n'ont pas été faites
Gradlon : quand une bouteille ténébreuse de lambic vous donne le vertige, souvenez-vous que ce qui vous donne le vertige, c'est d'aller en chercher une autre
Maloriel : on ne peut pas s'empêcher de jouir, mais on peut s'empêcher de gémir. Une voisine énervée
Gradlon : Qu'importe le cancer, pourvu qu'on s'marre. La communauté hippie
Kalys : Médire est bien plus catholique que prier
Maloriel : On dit que les philosophes pensent toute la journée. C'est faux. Mais ce qu'ils pensent est tellement compliqué qu'ils doivent s'y reprendre à plusieurs fois. Kant.
Gradlon : On déclame contre les cons sans songer que c'est à leur flambeau que les gents intelligents allument le leur
Kalys : Q'importe le programme, pourvu qu'on ait l'antenne. Ségolène Royal
Maloriel : La célébrité, ça dure très longtemps si on l'aide, et tout aussi longtemps si on meurt. Johnny Hallyday
Kalys : Celui qui ne voit rien d'horrifiant, n'a jamais regardé Igor Bogdanof en face. Une journaliste bouleversée.
Kalys : Berlusconi est le seul être qui pour se faire remarquer n'ait même pas besoin d'être une lumière.
Gradlon : "La crétinerie est une qualité essentielle pour réussir" Réunion du Médef
Maloriel : Je suis arrêté, Rachida merci ! Un noir au poste de police
Gradlon : "mon foie contient des océans, oui : des océans d'alcools"
Maloriel : Lorsque vous aurez éliminé les Arabes, ce qui reste, si improbable soit-il, est nécessairement les Français. Encore Nadine Morano.
Kalys : Exige beaucoup des autres et attends peu de toi. Ainsi, beaucoup d'amis te seront enlevés. Le Misantrhope
Maloriel : Il est idiot de se lever pour prendre une bière quand il suffit de demander à son homme d'aller la chercher.
Kalys : Lorsque vous avez éliminé l'alcool, ce qui reste, si improbable soit-il, est nécessairement la cuite. Renaud.
Maloriel : Evitez soigneusement de mourir : il y a des gens qui sont payés pour ça. Barak Obama
Gradlon : "Tuer, humilier, détruire : ces vertus fondamentales de l'homme sont de toutes les modes, de toutes les époques. Elles sont l'Humanité."
Kalys : Raqueter, récupérer, revendre : ces vertus fondamentales du rappeur sont de toutes les modes, de toutes les époques. Elle sont le rap. Joey Starr
Kalys : Pour être bourré jusqu'à un certain point, il faut que nous ayons été sobres jusqu'au même point.
Gradlon : "Endettez-vous jeune, nous profiterons de votre misère." Les banques
Gradlon : "Celui qui n'entend rien de choquant n'a jamais écouté Eric Besson"
Kalys : Je suis athée, Dieu merci! Abraham, alors qu'on lui demande de trucider son fils.
Kalys : Ou: je sais nager, dieu merci! MOïse
Maloriel : Je sais boire, dieu merci ! sarkozy après sa rencontre avec poutine
Gradlon : J'aime le thé, du sucre ? deux, merci
Kalys : Qui te connaît, connait aussi les autres, car chaque sans papier porte la forme entière de la non-française condition. (note de Gradlon : je la comprends toujours pas celle-là )
Maloriel : Le salarié a reçu du patron un billet avec lequel il fait vivre l'Etat tous les ans.
Gradlon : "Lorsque vous avez éliminé Bruce Willis, ce qui reste, si improbable soit-il, est nécessairement Chuck Norris"

Conclusion (pour moi) :
Un atelier vraiment sympa, avec trois textes plutôt réussis (surtout ceux des filles mais chhhht... j'aime me lancer des fleurs de temps à autres) et un deuxième exercice qui nous a bien fait rire (et détourner des citations n'est pas si simple !).

Merci à vous deux

C'est même très, très dur! C'est pour ça que j'ai beaucoup aimé : c'était un exercice original, qui mettait en œuvre des choses dont j'ai peu l'habitude... L'humour, par exemple

Merci encore, en plus, ça a dû être très chiant de faire une mise en page correcte avec ce que je t'avais envoyé

Bof, pas tant que ça en fait. Juste supprimé ce qu'il y avait en trop.

c'était un exercice original, qui mettait en œuvre des choses dont j'ai peu l'habitude... L'humour, par exemple

Bah, tu t'en es bien tiré !