La suite ?

Vous arrive-t-il souvent de bloquer sur un texte, de ne pas savoir comment le continuer ? On parle de manque d'inspiration, dans certains cas de syndrome de la page blanche. Comment faire pour continuer son texte ? Avez-vous tendance à laisse le temps faire son travail ? Avez-vous toujours des idées ? Qu'est-ce qui vous débloque ? Rêvez-vous de vos histoires ?
J'écris un roman avec mon copain, et nous en sommes arrivés à un point où, pour sauvegarder la cohérence future de l'histoire, nous pensons qu'il faut que nous définissions à l'avance les grandes lignes de l'histoire, afin de savoir où nous allons, de ne pas nous perdre en détours et de ne pas faire traîner l'histoire. la reprendre en main, en somme. Nous avons donc décidé, chacun de notre côté, d'y réfléchir et de nous proposer ensuite nos idées respectives. Une écriture à deux voix, c'est un peu spécial et particulièrement compliqué à mettre en place, mais particulièrement enrichissant aussi. mais là n'est pas le sujet de cette propa. je n'ai pas trop d'idées à vrai dire. Peut-être devrais-je relire l'histoire en entier, car il y a des suites logiques, certainement, par rapport à ce que nous avions imaginé. De même, voyez-vous l'histoire comme un enchaînement d'actions nécessaires par rapport à votre vision du monde et à la façon dont vous avez écrit l'histoire ?
Ou au contraire n'êtes-vous jamais perdus car vous savez toujours où vous allez ?

Eh on est pas sur parano ici hein! On ne fait pas de "propa"

Je suis sans arrêt bloquée dans mes textes. Je suis une écrivaine compulsive : parfois j'écris fiévreusement une ou deux pages sans m'arrêter (rigolez pas, ça fait beaucoup!), puis, plus rien, le trou noir. Parfois je me traîne jusqu'à mon bureau parce que je sens qu'il faut que j'écrive, mais les débuts sont laborieux. Chez moi, tout est toujours beaucoup affaire d'impulsion. Sans la "fièvre", j'ai beaucoup de mal à me lancer. Résultat, je souffre en permanence du syndrome de la page blanche, car je ne passe malheureusement pas mes journées dans un état d'exaltation créatrice.
Néanmoins, bon an mal an, j'ai réussi à écrire une soixantaine de pages de mon roman, preuve qu'à un moment, les idées doivent bien se mettre en place pour former une histoire qui se déroule sur la longueur. Comment ça marche? Un peu comme tu le sous-entends, c'est un mélange entre plusieurs démarches.
Pour ma part, je ne relis pas nécessairement l'intégralité de ce que j'ai déjà écrit, mais je reviens quand même souvent en arrière pour retrouver le fil de l'histoire - et c'est ainsi que je m'aperçois des éventuelles incohérences. J'essaie également de me projeter relativement loin en avant dans l'intrigue, d'avoir une idée, mais infime, de la suite des événements. Ensuite, j'écris beaucoup au feeling, et même si ça fait un peu cliché de dire ça, je me fie beaucoup aux personnages. Souvent, quand je suis bloquée, je me demande, ce qui revient à leur demander à eux, comment ils réagiraient logiquement à la situation dans laquelle je les ai mis. Et la solution se dessine peu à peu.
Quand vraiment un passage me pose problème, il m'arrive de carrément le laisser tomber, et de reprendre plus loin, là où ma fameuse fièvre m'aura menée. Donc j'ai parfois quelques pages qui se déroulent beaucoup plus tard dans la chronologie de l'intrigue. Parfois cela m'aide à reprendre l'histoire là où je l'avais laissée, parce que du coup je sais où je vais. Sinon, je laisse reposer le temps qu'il faut. Ou, encore une fois, je me demande quelle peut-être la seule façon de réagir de chacun de mes personnages. De là découle le reste.

Pour résumer je dirais qu'il faut opérer un va-et-vient perpétuel entre le "maintenant" de l'intrigue, l'endroit où tu es rendue, et le futur, les choses qui doivent advenir parce que tu as décidé que tel ou tel événement ferait partie de l'histoire. Il ne faut pas non plus négliger ce qui a déjà été écrit, mais pour ma part j'y reviens surtout pour retrouver le souffle qui portait l'histoire à la base. Cela peut aussi aider de se concentrer sur des passages plus descriptifs : si tu n'as aucune idée de la suite des événements, tu peux en profiter pour décrire l'ambiance, te poser pour jeter en vrac les pensées de ton personnage, quitte à le retravailler par la suite. Dans mon cas, c'est souvent de ces pages un peu chaotique que jaillit la suite, parce que de l'ambiance, du décor, découlent l'état d'esprit du personnage et donc ses réactions.

Je ne sais pas si cet enchaînement est nécessaire, j'imagine que oui mais chez moi cela relève vraiment plus de l'intuition que d'un travail structurel. Ce qui est certain, c'est que je suis constamment perdue et que je ne sais jamais où je vais, j'ai juste quelques "trucs" pour me repérer dans le brouillard

Ah oui, "propa", les vieilles habitudes, erf... J'oublie en plus que c'est le diminutif de propagande, et même si je suis Professeur d'Etiquette, je suis trop digne pour m'abaisser à de tels procédés
Je comprends ton point de vue, et bien qu'un peu plus structurelle que toi, je pense, je fonctionne souvent comme toi. Mais bien sûr je pense que les implications de mes questions ne sont pas les mêmes selon sur quoi on travaille, sur son propre roman, ou bien une nouvelle pour un appel à texte, ou un roman à quatre mains... Je pense que certains textes doivent être plus clarifiés dès le début. Une nouvelle, d'ailleurs, appel à texte ou pas, me semble de plus en plus difficile à traiter de cette manière intuitive. Etant un texte court, il faut frapper vite, et fort. Avant j'écrivais des nouvelles sans vraiment d'histoire, donc je laissais courir ma plume. Mais si je veux raconter une histoire, je dois généralement savoir où elle va. Qu'en pensez-vous ?

Avant j'écrivais des nouvelles sans vraiment d'histoire, donc je laissais courir ma plume. Mais si je veux raconter une histoire, je dois généralement savoir où elle va.

C'est tout à fait vrai. Mais j'ai beaucoup moins de difficultés à savoir où je vais quand il s'agit d'une nouvelle : le format, très court, correspond grosso modo à une idée, et ça, des idées uniques, j'en ai plein lol