Pour une fois, un poète
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Pour une fois, un poète
J'aimerais partager ici mon amour pour Nougaro, un grand poète comme on en fait plus... Je laisse les extraits comme tels, j'avoue que je n'ai pas envie de les commenter, je n'en vois pas l'utilité, ce ne serait jamais que du bavardage dont cette poésie se passe très bien.
Nougaro et son « cinémot » :
« Je veux dire, je descends comme une sorte de mineur qui va chercher le charbon de l’encre pour en remonter des images »
« Les mots sont des objets absolument vivants et magiques qui s’adressent des signes entre eux ; des jeux de miroirs,comme ça, et moi et je les décrypte, quoi. Mais en même temps je vais dans cette miroiterie, ces labyrinthes miroitants du langage, pour m’y reconnaître, y chercher mon propre reflet, pour me peindre en eux. »
« Je ne suis que l’ouvrier d’une usine qui m’échappe. Mais je suis forcé de me pointer à cette usine, même quand la page est blanche. »
[Extraits d'une interview audio trouvable sur son site]
Paris Mai :
Le casque des pavés ne bouge plus d'un cil
La Seine de nouveau ruisselle d'eau bénite
Le vent a dispersé les cendres de Bendit
Et chacun est rentré chez son automobile
J'ai retrouvé mon pas sur le glabre bitume
Mon pas d'oiseau forçat enchaîné à sa plume
Et piochant l'évasion d'un rossignol titan
Capable d'assurer le sacre du printemps
Mai, mai, mai, Paris mai, mai, mai, mai, Paris
Ces temps-ci je l'avoue j'ai la gorge un peu acre
Le sacre du printemps sonne comme un massacre
Mais chaque jour qui vient embellira mon cri
Il se peut que je couve un Igor Stravinski
Mai, mai, mai, Paris mai, mai, mai, mai, Paris
Mai, mai, mai, Paris mai, mai, mai, mai, Paris
Et je te prends Paris dans mes bras pleins de zèle
Sur ma poitrine je presse tes pierreries
Je dépose l'aurore sur tes tuileries
Comme roses sur le lit d'une demoiselle
Je survole à midi tes six millions de types
Ta vie à ras-le-bol me file au ras des tripes
J'avale tes quartiers aux couleurs de pigeon
Intelligence blanche et grise religion
Mai, mai, mai, Paris mai, mai, mai, mai, Paris
Je repère en passant Hugo dans la Sorbonne
Et l'odeur d'eau-de-vie de la vieille bonbonne
Aux lisières du soir, mi-manne, mi-mendiant
Je plonge vers un pont où penche un étudiant
Mai, mai, mai, Paris mai, mai, mai, mai, Paris
Mai, Paris
Le jeune homme harassé déchirait ses cheveux
Le jeune homme hérissé arrachait sa chemise
Camarade ma peau est-elle encore de mise
Et dedans, mon coeur seul, ne fait-il pas vieux jeu
Avec ma belle amie quand nous dansons ensemble
Est-ce nous qui dansons ou la terre qui tremble?
Je ne veux plus cracher dans la gueule à papa
Je voudrais savoir si l'homme a raison ou pas
Si je dois endosser cette guérite étroite
Avec sa manche gauche, avec sa manche droite
Ses pâles oraisons, ses hymnes cramoisis
La passion du futur, sa chronique amnésie
Mai, mai, mai, Paris mai, mai, mai, mai, Paris
Mai, Paris
C'est ainsi que parlait sans un mot ce jeune homme
Entre le fleuve ancien et le fleuve nouveau
Où les hommes noyés nagent dans leurs autos
C'est ainsi, sans un mot, que parlait ce jeune homme
Et moi l'oiseau forçat casseur d'amère croûte
Vers mon ciel du dedans j'ai replongé ma route
Le long tunnel grondant sur le dos de ses murs
Aspiré tout au bout par un goulot d'azur
Là-bas brillent la paix, la rencontre des pôles
Et l'épée du printemps qui sacre notre épaule
Gazouillez les pinsons à soulever le jour
Et nous autres grinçons, pont-levis de l'amour
Prisonnier des nuages :
Je suis prisonnier des nuages
Vous me direz : "Comment ça s'fait ?"
Je suis prisonnier des nuages
De fumée
Renaître enfant, c'est de mon âge
Déjà tout minot, tout mouflet
J'étais toujours dans les nuages
Enfermé
Il est vrai que parfois je tousse
Trop de volutes, trop de bouffées
Je drague dur la drogue douce
A travers ses grilles brillent des mains de fée
Je suis prisonnier des nuages
J'y cherche les clés de mon art
Peut-on rêver plus belle cage
Qu'un Django Reinhardt
Vîtes-vous forçat plus volage
Ailes d'oiseau plus enchaînées
Admiratrice de mirages
Mon âme s'évade aux bras des nuées
Renaître enfant c'est de mon âge
Dans ma roulotte ensorcelée
Je roule un vaporeux voyage
Prisonnier des nuages de fumée
Nougaro et son « cinémot » :
« Je veux dire, je descends comme une sorte de mineur qui va chercher le charbon de l’encre pour en remonter des images »
« Les mots sont des objets absolument vivants et magiques qui s’adressent des signes entre eux ; des jeux de miroirs,comme ça, et moi et je les décrypte, quoi. Mais en même temps je vais dans cette miroiterie, ces labyrinthes miroitants du langage, pour m’y reconnaître, y chercher mon propre reflet, pour me peindre en eux. »
« Je ne suis que l’ouvrier d’une usine qui m’échappe. Mais je suis forcé de me pointer à cette usine, même quand la page est blanche. »
[Extraits d'une interview audio trouvable sur son site]
Paris Mai :
Le casque des pavés ne bouge plus d'un cil
La Seine de nouveau ruisselle d'eau bénite
Le vent a dispersé les cendres de Bendit
Et chacun est rentré chez son automobile
J'ai retrouvé mon pas sur le glabre bitume
Mon pas d'oiseau forçat enchaîné à sa plume
Et piochant l'évasion d'un rossignol titan
Capable d'assurer le sacre du printemps
Mai, mai, mai, Paris mai, mai, mai, mai, Paris
Ces temps-ci je l'avoue j'ai la gorge un peu acre
Le sacre du printemps sonne comme un massacre
Mais chaque jour qui vient embellira mon cri
Il se peut que je couve un Igor Stravinski
Mai, mai, mai, Paris mai, mai, mai, mai, Paris
Mai, mai, mai, Paris mai, mai, mai, mai, Paris
Et je te prends Paris dans mes bras pleins de zèle
Sur ma poitrine je presse tes pierreries
Je dépose l'aurore sur tes tuileries
Comme roses sur le lit d'une demoiselle
Je survole à midi tes six millions de types
Ta vie à ras-le-bol me file au ras des tripes
J'avale tes quartiers aux couleurs de pigeon
Intelligence blanche et grise religion
Mai, mai, mai, Paris mai, mai, mai, mai, Paris
Je repère en passant Hugo dans la Sorbonne
Et l'odeur d'eau-de-vie de la vieille bonbonne
Aux lisières du soir, mi-manne, mi-mendiant
Je plonge vers un pont où penche un étudiant
Mai, mai, mai, Paris mai, mai, mai, mai, Paris
Mai, Paris
Le jeune homme harassé déchirait ses cheveux
Le jeune homme hérissé arrachait sa chemise
Camarade ma peau est-elle encore de mise
Et dedans, mon coeur seul, ne fait-il pas vieux jeu
Avec ma belle amie quand nous dansons ensemble
Est-ce nous qui dansons ou la terre qui tremble?
Je ne veux plus cracher dans la gueule à papa
Je voudrais savoir si l'homme a raison ou pas
Si je dois endosser cette guérite étroite
Avec sa manche gauche, avec sa manche droite
Ses pâles oraisons, ses hymnes cramoisis
La passion du futur, sa chronique amnésie
Mai, mai, mai, Paris mai, mai, mai, mai, Paris
Mai, Paris
C'est ainsi que parlait sans un mot ce jeune homme
Entre le fleuve ancien et le fleuve nouveau
Où les hommes noyés nagent dans leurs autos
C'est ainsi, sans un mot, que parlait ce jeune homme
Et moi l'oiseau forçat casseur d'amère croûte
Vers mon ciel du dedans j'ai replongé ma route
Le long tunnel grondant sur le dos de ses murs
Aspiré tout au bout par un goulot d'azur
Là-bas brillent la paix, la rencontre des pôles
Et l'épée du printemps qui sacre notre épaule
Gazouillez les pinsons à soulever le jour
Et nous autres grinçons, pont-levis de l'amour
Prisonnier des nuages :
Je suis prisonnier des nuages
Vous me direz : "Comment ça s'fait ?"
Je suis prisonnier des nuages
De fumée
Renaître enfant, c'est de mon âge
Déjà tout minot, tout mouflet
J'étais toujours dans les nuages
Enfermé
Il est vrai que parfois je tousse
Trop de volutes, trop de bouffées
Je drague dur la drogue douce
A travers ses grilles brillent des mains de fée
Je suis prisonnier des nuages
J'y cherche les clés de mon art
Peut-on rêver plus belle cage
Qu'un Django Reinhardt
Vîtes-vous forçat plus volage
Ailes d'oiseau plus enchaînées
Admiratrice de mirages
Mon âme s'évade aux bras des nuées
Renaître enfant c'est de mon âge
Dans ma roulotte ensorcelée
Je roule un vaporeux voyage
Prisonnier des nuages de fumée
Re: Pour une fois, un poète
Et aussi:
J'ai perdu le Mont-Blanc dans la Neige
Celui que tu m'avais offert
Tu n'imagines pas, Nadège,
Sur le coup ce que j'ai souffert
J'ai perdu le Mont Blanc dans la neige
En slalomant du haut d'un pic
Et maintenant, sacrilège !
Je t'écris à la pointe bic
Ce n'est pas le premier que je paume
Mais celui-là j'y tenais tant
Je le réchauffais dans mes paumes
Le suçotais entre mes dents
J'ai perdu le Mont Blanc dans la neige
Il avait dû coûter bonbon
L'ai-je perdu au télésiège
Quand je l'ai enfourché d'un bond ?
Tous mes beaux projets se désagrègent
Je comptais sur ces sports d'hiver
Pour te pondre un grand truc, Nadège,
Un vrai hit, un C.D. d'enfer
Le succès me fuit d'habitude
La chanson c'est du baccara
Mais je sentais pointer le tube
Dans sa plume quinze carats
Pour trouver mon Mont Blanc dans la neige
Je me suis mis au ski de fond
L'encre, ça se voit sur la neige
Faut dire qu'il fuyait, ce con
J'y mettrais tout le temps, Nadège
N'oublie pas que la neige fond
N'oublie pas Nadège, la neige, ça fond
Adieu...
Re: Pour une fois, un poète
Ouais Nougaro c'est assez terrible, il faut le reconnaître... Je l'ai découvert quand j'étais tout petit, avec "Amstrong je ne suis pas noir". Me souviens plus le titre exact de la chanson.
Erkekjetter- Poète maudit
- Nombre de messages : 254
Age : 37
Localisation : ... The MuZzikKal BoXx...
Humeur : Changeante et paradoxale.
Date d'inscription : 17/11/2007
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