Un peu de poésie
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Un peu de poésie
Je vous invite à apprécier ce poème de Shelley... Qui se lit très bien sur du Ludivico Einaudi, si vous voulez mon avis
HYMNE
A LA BEAUTÉ INTELLECTUELLE
I
L'ombre troublante de quelque invisible puissance flotte, bien qu'invisible, parmi nous, visitant ce monde varié d'une aile aussi inconstante que les brises d'été qui se glissent de fleur en fleur. Comme des
rayons delune qui pleuvent derrière une montagne couverte de pins,
elle visite d'un coup d'oeil inconstant tout coeur et toute attitude
humaine comme les nuances et les harmonies du soir, comme des nuées
largement épandues dans la lumière des étoiles, comme le souvenir
d'une musique enfuie, comme tout ce qui, pour sa grâce, être cher,
et plus cher encore pour son mystère.
II
Esprit de beauté, qui consacres avec tes propres couleurs tout ce que tu illumines de pensée ou de forme humaine, où es-tu allé? Pourquoi
t'éloignes-tu et laisses-tu notre séjour, cette sombre vallée de
larmes, vide et désolé? Demande aussi bien, pourquoi la lumière du
soleil ne tisse pas d'éternels arcs-en-ciel au-dessus de cette
rivière, là-bas, dans la montagne? Pourquoi toute chose doit
s'effacer et disparaître, après s'être une fois montrée ?
Pourquoi la peur, et le rêve, et la mort, et la naissance jettent
sur le jour de cette terre tant d'obscurité? Pourquoi l'homme est
ainsi destiné à l'amour et àla haine, au découragement et à l'espoir ?
III
A ces questions, nulle voix descendue d'an monde plus sublime n'a
jamais donné de réponse au sage ou au poète. C'est pourquoi,les
noms de génie, d'esprit et de ciel ne sont que le témoignage de
leur vaine tentative, frêles incantations, dont les formules
magiques ne sauraient réussir à écarter de tout ce que nous
entendons ou voyons le hasard et l'instabilité. La lumière seule,
comme une bruine chassée sur les montagnes, ou la musique envoyée
parle vent de la nuit à travers les cordes de quelque instrument
silencieux, ou le clair de lune sur un ruisseau à minuit, donne
grâce et vérité au rêve inquiet de la vie.
IV
L'amour, l'espérance, l'estime de soi, comme des nuages, s'éloignent etreviennent, accordés pour quelques moments incertains. L'homme serait immortel et tout-puissant, si, inconnu et mystérieux comme tu l'es, avec ton glorieux cortège tu fixais ta demeure dans son coeur.
Toi, le messager des sympathies qui s'éveillent et s'évanouissent
dans les yeux des amants. Toi, qui es un aliment pour la pensée
humaine, comme les ténèbres pour une flamme mourante. Ne t'éloigne
pas comme est venue ton ombre; ne t'éloigne pas, de crainte que la
tombe ne soit, comme la vie et la crainte, une ténébreuse réalité
!
V
Lorsque j'étais enfant, je cherchais des spectres, et je courais à travers des chambres attentifs, des antres et des ruines, et des bois aux
lumières d'étoiles, poursuivant d'un pas effrayé l'espérance d'un
sublime entretien avec les morts qui sont partis. J'invoquais les
noms empoisonneurs dont on nourrit notre jeunesse, mais ils ne
m'entendaient pas. Je ne les voyais pas lorsque, songeant
profondément sur le sort de la vie, en cette saison suave où les
vents caressent toutes les choses vivantes qui s'éveillent pour leur
porter des nouvelles des oiseaux et des fleurs, tout à coup ton
ombre tomba sur moi je criai, et je joignis mes mains dans l'extase !
VI
Je jurai de consacrer mes forces à toi et aux tiens n'ai-je pas tenu
mon serment? Le coeur palpitant et les yeux en pleurs, à cette heure
même j'évoque les fantômes d'un millier d'heures, chacune de sa
tombe sans voix. Elles ont, dans l'idéale retraite du zèle studieux
ou des délices de l'amour, veillé avec moi toute la durée des
nuits envieuses; elles savent que jamais une joie n'illumina mon
front, sans être liée à l'espoir que tu affranchirais ce monde de
sa sombre servitude que toi, ô troublante beauté, tu donnerais tout
ce que ces paroles ne sauraient exprimer.
VII
Le jour devient plus solennel et plus serein, quand midi est passé ; il y a une harmonie dans l'automne, et une splendeur dans son ciel, oui
durant l'été ne se fait ni entendre, ni voir, comme si elle ne
pouvait être, comme si elle n'avait jamais été. Ainsi, puisse ta
vertu, qui est descendue, comme la vérité de la nature, sur ma
passive jeunesse, accorder son calme à ma vie à venir à un être
qui t'adore, toi et toute forme où tu es contenue, et que tes
enchantements, bel esprit, ont amené à se
craindre lui-même, et à aimer toute l'humanité !
HYMNE
A LA BEAUTÉ INTELLECTUELLE
I
L'ombre troublante de quelque invisible puissance flotte, bien qu'invisible, parmi nous, visitant ce monde varié d'une aile aussi inconstante que les brises d'été qui se glissent de fleur en fleur. Comme des
rayons delune qui pleuvent derrière une montagne couverte de pins,
elle visite d'un coup d'oeil inconstant tout coeur et toute attitude
humaine comme les nuances et les harmonies du soir, comme des nuées
largement épandues dans la lumière des étoiles, comme le souvenir
d'une musique enfuie, comme tout ce qui, pour sa grâce, être cher,
et plus cher encore pour son mystère.
II
Esprit de beauté, qui consacres avec tes propres couleurs tout ce que tu illumines de pensée ou de forme humaine, où es-tu allé? Pourquoi
t'éloignes-tu et laisses-tu notre séjour, cette sombre vallée de
larmes, vide et désolé? Demande aussi bien, pourquoi la lumière du
soleil ne tisse pas d'éternels arcs-en-ciel au-dessus de cette
rivière, là-bas, dans la montagne? Pourquoi toute chose doit
s'effacer et disparaître, après s'être une fois montrée ?
Pourquoi la peur, et le rêve, et la mort, et la naissance jettent
sur le jour de cette terre tant d'obscurité? Pourquoi l'homme est
ainsi destiné à l'amour et àla haine, au découragement et à l'espoir ?
III
A ces questions, nulle voix descendue d'an monde plus sublime n'a
jamais donné de réponse au sage ou au poète. C'est pourquoi,les
noms de génie, d'esprit et de ciel ne sont que le témoignage de
leur vaine tentative, frêles incantations, dont les formules
magiques ne sauraient réussir à écarter de tout ce que nous
entendons ou voyons le hasard et l'instabilité. La lumière seule,
comme une bruine chassée sur les montagnes, ou la musique envoyée
parle vent de la nuit à travers les cordes de quelque instrument
silencieux, ou le clair de lune sur un ruisseau à minuit, donne
grâce et vérité au rêve inquiet de la vie.
IV
L'amour, l'espérance, l'estime de soi, comme des nuages, s'éloignent etreviennent, accordés pour quelques moments incertains. L'homme serait immortel et tout-puissant, si, inconnu et mystérieux comme tu l'es, avec ton glorieux cortège tu fixais ta demeure dans son coeur.
Toi, le messager des sympathies qui s'éveillent et s'évanouissent
dans les yeux des amants. Toi, qui es un aliment pour la pensée
humaine, comme les ténèbres pour une flamme mourante. Ne t'éloigne
pas comme est venue ton ombre; ne t'éloigne pas, de crainte que la
tombe ne soit, comme la vie et la crainte, une ténébreuse réalité
!
V
Lorsque j'étais enfant, je cherchais des spectres, et je courais à travers des chambres attentifs, des antres et des ruines, et des bois aux
lumières d'étoiles, poursuivant d'un pas effrayé l'espérance d'un
sublime entretien avec les morts qui sont partis. J'invoquais les
noms empoisonneurs dont on nourrit notre jeunesse, mais ils ne
m'entendaient pas. Je ne les voyais pas lorsque, songeant
profondément sur le sort de la vie, en cette saison suave où les
vents caressent toutes les choses vivantes qui s'éveillent pour leur
porter des nouvelles des oiseaux et des fleurs, tout à coup ton
ombre tomba sur moi je criai, et je joignis mes mains dans l'extase !
VI
Je jurai de consacrer mes forces à toi et aux tiens n'ai-je pas tenu
mon serment? Le coeur palpitant et les yeux en pleurs, à cette heure
même j'évoque les fantômes d'un millier d'heures, chacune de sa
tombe sans voix. Elles ont, dans l'idéale retraite du zèle studieux
ou des délices de l'amour, veillé avec moi toute la durée des
nuits envieuses; elles savent que jamais une joie n'illumina mon
front, sans être liée à l'espoir que tu affranchirais ce monde de
sa sombre servitude que toi, ô troublante beauté, tu donnerais tout
ce que ces paroles ne sauraient exprimer.
VII
Le jour devient plus solennel et plus serein, quand midi est passé ; il y a une harmonie dans l'automne, et une splendeur dans son ciel, oui
durant l'été ne se fait ni entendre, ni voir, comme si elle ne
pouvait être, comme si elle n'avait jamais été. Ainsi, puisse ta
vertu, qui est descendue, comme la vérité de la nature, sur ma
passive jeunesse, accorder son calme à ma vie à venir à un être
qui t'adore, toi et toute forme où tu es contenue, et que tes
enchantements, bel esprit, ont amené à se
craindre lui-même, et à aimer toute l'humanité !
Re: Un peu de poésie
Ah tiens! Mais d'où ils sortent, ceux-là?
J'adore le dragon, et le smiley qui se roule par terre de rire
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