Fascination - Stephanie Meyer

Étant longtemps passée à côté de Harry Potter sous prétexte que Moi, Je ne lis pas la même chose que les autres, j'ai décidé de ne pas répéter deux fois la même erreur. Alors, Stephanie Meyer, arnaque ou pas? Pas tant que ça.
Le scénario de ce premier tome tient en une ligne : Bella, seize ans, décide d'aller vivre chez son père à Forks, état de Washington. Un endroit terriblement pluvieux pour quelqu'un qui vient de Phoenix. C'est la déprime. Mais très vite, la jeune fille fait la connaissance d'Edward. Un garçon incroyablement beau, très mystérieux, bref, de quoi faire fantasmer toute jeune fille éprise de romantisme. Et bien sûr, il s'avère assez rapidement qu'Edward est un vampire. Une histoire condamnée à l'échec...
C'est certain, des lecteurs exigeants, ou du moins, expérimentés, s'ennuieront parfois à la lecture de ce qui se présente comme une classique histoire d'amour. Il manque à Fascination ce qui fait l'étoffe d'un grand livre. Là où J.K Rowling parvenait à développer une intrigue dépassant de loin les aventures enfantines d'un apprenti sorcier, Meyer pose les bases d'un roman pour adolescents. Cependant, n'oublions pas qu'il s'agit d'un premier tome. Et en l'état, il possède un certain nombre de qualités susceptibles de vous inciter à lire la suite.
D'abord, les vampires sont présentés de manière assez originale. Ils s'habillent comme vous et moi, fréquentent le lycée dans un souci d'adaptation, et peuvent donc sortir le jour. Dotés de capacités surnaturelles, ils n'en restent pas moins la proie d'instincts difficiles à réfréner. A mi-chemin entre l'humanité et l'animalité, ils peinent parfois à trouver leur place.
Bella quant à elle, est un personnage plutôt attachant. Assez mûre, très maladroite, amatrice de musique classique et de littérature anglaise, elle n'est pas l'adolescente rebelle et mal dans sa peau à laquelle on pourrait s'attendre.

Côté intrigue, l'action est suffisamment bien dosée pour que les pages vous filent entre les doigts. Sortir avec un vampire ne va pas sans difficultés, mais celles que rencontre Bella ne sont pas tout à fait celles qu'on imaginait. Edward, dans un premier temps, fait tout pour la tenir à l'écart, mais on le sent sur une pente glissante. Son odeur le rend fou... Thématique intéressante, bien plus développée que dans la plupart des livres sur les vampires. Edward est à la fois le mâle et le prédateur. Il doit en permanence lutter contre un instinct naturel mais dévastateur.
Et puis, sa famille a des ennemis, forcément. Pas des ennemis directs, mais des vampires qui eux, n'ont pas fait le choix de vivre parmi les humains. Il faut donc protéger ces derniers contre des adversaires qu'ils ne soupçonnent pas et qu'ils ne combattent pas à armes égales. Il faut donc protéger Bella qui, en pénétrant cette famille, se rend plus repérable qu'aucune autre.
Côté style, ne vous attendez pas à du grand art. Les dialogues manquent de vie et ont le charme un peu suranné des vieux films mal doublés. Plus de dynamisme, et un style un peu plus fouillé, un peu plus personnel, auraient contribué à mettre en valeur les personnages.

Voilà pour les ingrédients de ce premier tome. Mon seul regret, est la place prépondérante qu'occupe dès le départ l'histoire d'amour. Cela donne des passages un peu longs, qui feront peut-être frémir un public féminin et jeune, mais qui feront plutôt bailler les autres. Ne sont pas Roméo et Juliette qui veulent. Si nos jeunes gens s'étaient contentés d'être amis, cela aurait été plus original.
Cela dit, Edward et sa petite famille se révèlent assez intéressants pour que l'on ait envie de découvrir la suite des événements. Et bien sûr, ce tome s'achève sur la question qui nous tiendra probablement en haleine dans tous les volumes suivants : va-t-il la transformer ou pas?
Ce sont souvent les histoires les plus simples qui sont les plus universelles. Chacun est toujours libre de broder sa propre mélodie sur la trame. C'est pourquoi le roman de Stephanie Meyer peut fonctionner : parce qu'il se veut divertissant et non métaphysique, il offre une histoire, une simple histoire qui, si elle gagnerait à s'approfondir, n'en demeure pas moins efficace.

Merci pour la chronique ! Une lecture de plage, quoi

C'est un peu ça, oui

Au risque de passer pour la pauvre fille qui n'a rien compris et qui a des goûts de chiottes, je vais quand même donner mon avis. Parce que je pense que, merde, je comprend que vous soyez pas d'accord avec ce qui dit la critique, si éloquente au sujet de ce bouquin, et c'est vrai que c'est chiant, mais quand même, je ne mettrais pas Twilight aux côtés des Harlequin.

Personnellement j'ai lu les 4 (et j'en ai honte) mais j'ai bien aimé. Certes, ce n'est pas de la grande littérature, mais ce n'est clairement pas le but. Il s'agit d'écrire dans un style fluide, sans ambiguïtés, et d'atteindre chez la lectrice féminine de base (parce que soyons sérieux, aucun mec ne peut s'identifier à Edward) le rêve du prince charmant. Donc forcément c'est parlant, mignon, émouvant et terriblement efficace!! On s'identifie à Bella, à cet amour si pur, et on l'envie (ou pas ). Mais ce bouquin parle à l'inconscient collectif de la fille de moyenne (excusez moi l'expression) et c'est pour cette raison que j'ai honte, parce que je l'ai trouvé parlant!! Malgré le registre fantastique, l'histoire d'amour est tellement concrète qu'on est trop heureuses de se réfugier dans cette image dorée et de se dire qu'on aura nous aussi notre Edward. Je sais c'est Neuneu mais c'est terriblement vrai.

Louze totale, j'ai adoré Twilight et les 3 autres tomes qui se veulent plus originaux, même si le rythme est toujours le même : la vie paisible de Bella pendant 400 pages et 100 pages d'aventures horribles à la fin. Bref, je dirais que c'est simple et efficace. Mais juste, j'aimerai qu'on arrête d'être aussi exigeantes envers nous même, et qu'on ait le droit d'aimer des trucs niais... en fait j'aimerai pas être la seule

Mais, Marine, tu es sûre que tu as lu ma chronique??? Parce qu'elle est plutôt positive, dans l'ensemble!

Ca me fait un peu bizarre de voir une critique de ce bouquin sur ce forum ^^
Bref, je l'ai pas lu, soyons honête, vu que les histoires d'amour me saoulent, celles de Poppy mises à part bien entendu (en parlant de ça son dernier recueil de nouvelles sort bientot, mais toujours en anglais, bien entendu.)
Jai été assez choqué car hier en regardant la téloche, j'ai vu une journaliste qui disait que Stephanie Meyer sétait démerdée pour faire passer incognito le message "abstinence jusqu'au mariage" par l'intermédiaire de ces putains de livres... Ce que je trouve assez curieux pour un bouquin de vampires, même écrit pour des ados, étant donné que le mythe du vampirisme en Europe, depuis le départ, a toujours été empreint d'érotisme, voire de bisexualité latente (voir Anne Rice). Le vampire n'est pas par définition un libertin, mais il faut pas déconner, c'est pas non plus un puritain !

Tout ça pour conclure que Edward et Bella sont sûrement fans des Jonas Brothers, que Bella est très probablement allée à un bal de virginité où elle a juré à son papa qu'elle resterait vierge jusquau mariage, et que le vampire de supermarché et sa princesse de superette portent très probablement un anneau de pureté ("Purity Ring").

Raaaah ce genre de pseudos vampires ne ferait pas le poids face à Lestat ou à Zillah ! Le comte Dracula doit sûrement faire des cauchemars tout au long de la journée, au fond de son cercueil plein de terre de Transylvanie.

Oui, j'avais entendu ça aussi, le coup du petit sermon mormon sur l'abstinence glissé au passage...

Mais en gros, là, si j'ai tout capté, le vampire ose pas trop la toucher parce qu'il a vachement envie de lui perforer la jugulaire (à défaut de l'hymen), comme manifestement la demoiselle est appétante (à défaut d'avoir du sex appeal), et il a pas trop envie ni de la tuer ni de la transformer en vampire (à défaut de garage à.). Donc, hop, ceinture.

Et puis si le jeune éphèbe avait réussi à conclure dès le tome 1, en plus, s'eût été difficile de faire une suite alléchante ("mais il va la pécho, dans celui là, ou bien ?").

En fait l'abstinence c'est un vieux prétexte mercantile quand on y pense.

Mais entre les lignes, finalement, vampiriser la donzelle reviendrait grosso merdo au coït (symboliquement), donc on est pas très très éloigné du coté toujours très ambigu des vampires de la littérature. Et d'un coup ça devient vachement fun si on pousse l'analyse de coté là.

En gros une fois dépucelé on devient un espèce de satyre lubrique qui a besoin vital de copuler.

Ah bun oui, en fait.

Belle analyse, Frenzy Je crois que tu as tout dit!

Même si je n'arrive définitivement pas à terminer le deuxième tome qui atteint, d'après moi, des sommets de niaiserie, je trouve effectivement que cette histoire d'abstinence ne se justifie pas. On attaque Meyer sous prétexte qu'elle est mormonne, mais à mon avis, ça n'a rien à faire là.
En effet, oui, Edward ne touche pas Bella parce qu'il crève d'envie de la saigner. Et pour le coup, je trouve cet élément de leur relation porteur de sens et intéressant.

Oui, mais ça fait un peu déjà vu... Elle a forcément lu Anne Rice...

Je ne sais pas, je ne me rappelle pas que cette thématique soit très présente dans Anne Rice... C'est vrai que Louis fait très attention, en tous cas ça le perturbe, mais les autres... Lestat n'a aucun scrupule à transformer Claudia, Marius suce de jeunes épĥèbes à peine matures...
Bouh, mais c'est dégoûtant quand on y pense

Ouais enfin si tu repenses à l'origine du mot "pédéraste" (qui aime les jeunes garçons mais je n'apprends rien à personne ici lol), on remonte donc à la Grèce antique où il était très en vogue d'avoir une femme et bien entendu un amant plus jeune...
Moi ce qui m'a plus choqué c'est quand même la relation qu'on Claudia et Louis...

Louis, c'est un gros pervers dégoûtant, d'autant plus que, contrairement à Lestat, il ne s'assume pas, ça lui donne un aspect très dérangeant
Par contre, je suis un peu à la masse, mais je vois pas où tu veux en venir avec l'exemple de l'antiquité...

Lol pour l'antiquité c'était pour répondre à ce que tu disais, à propos de Lestat "qui mord de jeunes éphèbes à peine matures." ^^

Puis t'as raison, Louis c'est rien qu'un loser d'abord.

Ah d'accord